À trois journées de la fin du championnat, Le Mans FC est le premier club des quatre groupes de National 2 à avoir validé son accession en National (photo Le Maine Libre). « Une belle récompense pour tout le monde », comme le souligne le Président Thierry Gomez, « bénévoles, dirigeants, joueurs, staff, partenaires et supporters ».
Bernard Guedet, Président du Mans FC Association, et Romain DUPONT, joueur, se sont livrés sur cette belle aventure.
Bernard Guedet est au club du Mans depuis 57 ans. Tout d’abord au SO Maine Le Mans, il a poursuivi lors de la fusion SO Maine/US du Mans (1985) devenu MUC 72 puis renommé Le Mans FC (2010). Un club dans lequel il a connu maintes fonctions, passant de joueur, à dirigeant, entraîneur, puis président depuis 2016. Un club qui lui tient à cœur, qui lui a fait connaître d’énormes satisfactions, mais aussi de grandes déceptions.
T’attendais-tu à une si belle saison réalisée par les hommes de Richard Déziré ?
Honnêtement, oui. J’aurais été déçu si nous n’étions pas allés jusqu’au bout. C’est le fruit d’un recrutement sérieux avec des joueurs expérimentés et des joueurs qui avaient fait leurs preuves dans le championnat de CFA2.
La montée en National est la preuve que le club se reconstruit ?
Oui, bien sûr. C’est un bonheur d’avoir trouvé Thierry Gomez, je le dis haut et fort. Il a apporté la motivation nécessaire pour faire remonter le club, c’est quelqu’un d’expérimenté et de plus passionné de foot. Il a apporté un projet ambitieux mais raisonnable.
L’objectif est de continuer à monter rapidement ?
La meilleure solution serait de monter le plus vite possible. Le championnat national est le plus dur à gérer, surtout sur le plan financier : il se gère comme un club professionnel, mais sans les avantages tels que les droits TV.
Un mot sur l’équipe de DH. Elle fait également un beau parcours et le N3 se profile. T’attendais-tu à ce parcours et à l’éventuelle montée de l’équipe B ?
Nous avons effectivement 6 points d’avance sur le Stade Mayennais, l’US Changé et le Sablé FC ne pouvant prétendre à la montée. Notre match en retard contre le Stade Mayennais le 6 mai sera donc décisif.
Il y a un bon amalgame entre les jeunes et les joueurs du National 2.
L’objectif est que l’équipe B évolue dans une division la plus proche possible de l’équipe A.
Etait-ce le projet du club en début de saison de voir monter ses 2 équipes ?
Oui, c’était le souhait de voir monter les deux équipes, mais dans le respect de la DH.
L’un des avantages avec Thierry Gomez est qu’il est venu pour reprendre le club dans sa globalité, des plus petits jusqu’au féminines, la DH et l’équipe fanion.
La D2 féminine est en difficultés cette année, sans doute car c’est une équipe jeune qui manque de joueuses d’expérience. Mais les U19 F font une belle saison. Elles sont qualifiées pour les finales UNSS.
Au niveau du projet du club, il faut aussi dire que nous allons intensifier la formation et la préformation, par exemple renforcer l’encadrement. Au niveau des jeunes, on travaille actuellement aussi bien qu’un club pro. Je suis sûr que ce qui a peut-être sauvé le club ce sont nos sections sportives du collège Alain Fournier et du lycée Sud.
Photo Le Maine Libre
Autre figure du Mans FC, Romain Dupont. Manceau d’origine, attaquant dans le groupe de National 2, il est aussi l’entraîneur des U17 Nationaux du club.
Romain, vous êtes revenu au Mans FC depuis deux saisons avec l’ambition de participer à la remontée du club en national. Mission accomplie. Vous attendiez-vous en août dernier à faire un tel parcours tout au long de la saison ?
Le club s’est préparé depuis le mois de mai 2017, après notre montée, pour appréhender du mieux possible ce championnat National 2. Nous nous attendions surtout en août dernier à participer à championnat difficile, relevé et qui demande énormément de travail et de rigueur au quotidien. Cette saison n’est pas terminée, nous souhaitons attaquer nos 3 dernières rencontres comme les 27 premières avec beaucoup de sérieux et d’envie.
Cette première place n’est que la conséquence du travail effectué depuis 12 mois.
Originaire du Mans, vous avez toujours joué dans des clubs sarthois. Cette montée a-t-elle pour vous une saveur plus particulière que pour vos coéquipiers ?
Il est vrai que je n’ai jamais quitté la Sarthe depuis que je joue au football et j’en suis fier. Je ne sais pas si elle est plus particulière, chaque joueur de l’effectif a amené sa pierre à l’édifice, son vécu, son caractère pour trouver la synergie nécessaire favorable à une montée. Ce qui peut être différent, c’est d’avoir connu ce club en tant que jeune en formation à l’époque, d’avoir connu les matchs de Ligue 2 et de Ligue 1 au Mans non pas en tant que joueur mais en tant que spectateur et manceau, et donc peut être vouloir encore plus que cette ville et ce club retrouvent un jour l’élite du football français. La reconstruction d’un club dans son ensemble passe par une multitude d’étapes, c’est cela qui est passionnant.
Vous êtes titulaire du BEF (obtenu lors de la 1ère session en 2015 en Ligue du Maine). En revenant au Mans FC, vous avez souhaité en faire bénéficier les jeunes et avez pris en charge les U17 Nationaux. Quel bilan faites-vous de votre saison ?
Le championnat 17 ans National est également passionnant. Nos jeunes découvrent pour la première fois des déplacement plus longs, les matchs le dimanche après-midi, d’autres manières de jouer au football face à des joueurs parisiens, bretons, de centres de formation ou de clubs amateurs très bien structurés, c’est très enrichissant. En tant qu’éducateur, nous devons les aider à progresser chaque jour avec chacun leurs qualités, leurs défauts et leurs potentiels pour qu’ils s’épanouissent du mieux possible. Nous devons également former nos joueurs à la compétition, dans l’idée de devenir des compétiteurs : vouloir gagner chaque match dans le respect des valeurs du club et amener chaque individu à donner le meilleur de lui-même pour le collectif.
Etre entraîneur, est-ce votre objectif après votre carrière de joueur ? Avec l’espoir de rester au Mans FC ou avec d’autres ambitions ?
Pour le moment, je m’épanouis dans la position que j’occupe. Il reste encore plusieurs semaines avant que la saison 2017-2018 se termine. Ce qui est sûr, c’est mon envie de transmettre et de partager autour de notre passion : le football.