N3 : duel au sommet entre Fontenay VF et le SNAF ce samedi !
A huit longueurs de la fin du championnat de National 3, six équipes sont au coude à coude et peuvent prétendre à la montée. Parmi les prétendants au titre, Fontenay Vendée Foot, actuel second, et Saint-Nazaire Atlantique Foot, actuel leader, s’opposeront ce samedi en terre vendéenne (18h30). Un seul point sépare les deux équipes et le vainqueur pourrait déjà prendre un avantage non négligeable.
Les deux entraîneurs se sont confiés sur le parcours de leur équipe et sur ce match qui s’annonce captivant.
Emerick Darbelet a disputé près de 380 matchs en tant que professionnel et a évolué près de 15 ans en Ligue 2. Il est depuis cette saison l’entraîneur de Fontenay Vendée Foot. Il n’aborde pas le match contre Saint-Nazaire différemment des autres matchs « Travaillons, faisons le job et on sera récompensé… Oui on est obligé de penser à cette montée et on fera tout pour le faire… Mais avec méthode. »
De son côté, Daniel Bréard, entraîneur du SNAF, pense qu’ « il faudra être rusé mais être nous-mêmes pour éviter de tomber dans les mailles du filet de Fontenay ». Il reconnait qu’ « être sur la plus haute marche est une récompense du travail accompli (…) Chaque week-end end il faut se remettre en cause et nous défendrons chèrement notre peau pour protéger cette place. Il nous reste huit cols de 1ère catégorie à franchir et chacun d’eux nous fera progresser et grandir. »
Retrouvez l’intégralité de leur interview :
Emerick Darbelet, entraîneur de Fontenay Vendée Foot :
– Pouvez-vous vous présenter et résumer votre parcours footballistique ?
Auvergnat, j’ai commencé le football à Avermes, commune environnante de Moulins (03), club que j’ai rejoint à 13 ans puis quitté à 15 pour rentrer au centre de formation du Matra Racing (Racing club de FRANCE). Suite au départ de M. Lagardère du club, j’ai opté pour le Stade Rennais où j’ai signé mon contrat professionnel puis ensuite ma carrière m’a amené au Mans, à Amiens, AC Ajaccio, Niort, Clermont-Ferrand, Rouen. Puis je suis revenu à Moulins en amateur et fini dans mon club à l’âge de 36 ans avant d’embrayer sur mon parcours d’entraineur. J’ai à mon actif, une montée de CFA en National, de National en L2 et 2 de L2 en L1 ainsi qu’une finale de Coupe de France, perdue, avec Amiens contre Strasbourg en 2001.
– Qu’est-ce qui vous a motivé pour devenir entraîneur de l’équipe de Fontenay le Comte ?
Après une expérience dans le Jura, Jura Sud Foot, j’ai décidé de faire un break à la fin de la saison 2017 pour savoir quelles étaient mes motivations et savoir quelles orientations je souhaitais donner à ma vie d’homme et de coach. J’en ai profité pour m’inscrire à une formation de l’UNECATEF, DMVE, Dix mois Vers l’Emploi, pour continuer à apprendre et m’ouvrir à une autre vision du métier au travers d’échanges. Ce n’est que vers le début de l’année 2018 que j’ai vraiment repris goût et que le manque de terrain s’est fait ressentir. A partir de ce moment, j’ai prospecté comme beaucoup puis un contact s’est noué courant Avril avec Damien LECOMTE, vice-président du club. Nous avons discuté puis nous nous sommes rencontrés avec M. MOMPERT fin mai. Je voulais mettre en pratique la manière dont je ressens le foot dans un club avec un fonctionnement proche du mien. Il fallait que les hommes avec qui j’allais travailler soit en accord avec mon discours, mon ambition et que le club me permette de mettre en œuvre.
– Quels atouts pensez-vous apporter au club et à votre équipe en tant qu’ancien joueur professionnel ?
Je crois que c’est plus aux présidents et aux joueurs qu’il faudrait poser la question. Moi je suis venu avec mes idées, mes convictions et ma personnalité. Je suis une personne entière et franche donc j’avoue que j’ai pu surprendre car je suis plutôt rigide, avec des principes et que je ne mets pas toujours les formes mais je crois aussi avoir étonné par ma disponibilité pour toutes les personnes du club.
– Que pouvez-vous dire du parcours et du comportement de votre groupe depuis le début du championnat ?
Nous avons souffert en début de saison car il a fallu que le groupe se fasse à moi et qu’il digère, non seulement la descente mais aussi une méthode et un discours différent de ce qu’il connaissait. J’ai dû prendre du temps et ne pas changer de cap avant de trouver une adhésion. Les résultats ont bien évidement aidé à faire passer plus facilement mon message. Aujourd’hui, le groupe a gagné en confiance et sait ce qu’il doit faire. Le plus dur aura été de convaincre les joueurs qu’ils étaient capables de… Nous n’avons rien gagné si ce n’est de prendre du plaisir ensemble sur un chemin et une direction commune.
– Les équipes de haut de classement se tiennent au coude-à-coude. Cela signifie que le championnat est captivant pour le grand public, mais l’est-il pour vous ?
Il l’est aussi pour moi mais surtout parce que mon équipe continue de travailler et se donne les moyens de se joindre à cette lutte.
– Comment abordez-vous la rencontre contre le SNAF ? Vous vous étiez imposés au match aller à Saint-Nazaire : cela joue-t-il psychologiquement avant la rencontre de ce week-end ?
Je ne change pas mes préparations en fonction des matchs, je suis attaché aux comportements de mes joueurs. Je regarde ce que font mes futurs adversaires et essaie d’avoir des renseignements mais je ne focalise pas car j’ai suffisamment à m’occuper avec les miens sans avoir à me soucier des autres. Je mets toujours l’accent sur nos tâches et ce que l’on doit faire pour optimiser nos forces. Après si on perd c’est que nous avons été battus par plus fort car le job est toujours fait au mieux.
– Votre objectif à 8 journées de la fin du championnat est-il la montée ?
Mon discours n’a pas varié et restera le même: Travaillons, faisons le job et on sera récompensé. Ne se préoccuper que de soi et penser à ce qu’il faut faire et non pas au résultat. Maintenant, je dois être logique, franc, car tel est mon fonctionnement, et donc oui on est obligé de penser à cette montée et on fera tout pour le faire… Mais avec méthode.
Daniel Bréard, entraineur de Saint-Nazaire Atlantique Foot :
– Que pouvez-vous dire du parcours de votre groupe depuis le début du championnat ?
Parcours qui nous remplit de bonheur pour un promu, avec un comportement, un investissement total du groupe qui a su agir, réagir dans les moments plus difficiles et qui vie bien ensemble.
– Êtes-vous surpris de jouer le haut du tableau étant promu ? Quel était votre objectif en début de saison ?
L’objectif fixé était de finir entre la 5/6 ème place avec les clubs les plus chevronnés. Aujourd’hui nous sommes récompensés par un travail exemplaire des garçons au quotidien en réponse à notre exigence (staff technique). Etre sur la plus haute marche est une récompense du travail accompli par tout un groupe, un club qui grandit, se structure. Mais cette position est fragile et nous savons que chaque rencontre est là pour nous le rappeler si jamais nous nous égarons mentalement, fierté et humilité.
– Désormais, votre objectif à 8 journées de la fin du championnat est-il la montée ?
L’objectif est-il la montée ? Imaginez le compétiteur que je suis d’avoir un discours de suffisance envers mes joueurs, à qui je demande depuis le 16 juillet 2018 d’être exemplaire à l’entraînement, en match, et de dire c’est bon les gars l’objectif était de finir dans les 5 on peut se relâcher !!! Ce n’est pas ma devise ni celle des nazairiens. Chaque weekend il faut se remettre en cause et nous défendrons chèrement notre peau pour protéger cette place. Il nous reste huit cols de 1ère catégorie à franchir et chacun d’eux nous fera progresser et grandir.
– Les équipes de haut de classement se tiennent au coude-à-coude. Cela signifie que le championnat est captivant pour le grand public, mais l’est-il pour vous ?
On retrouve en haut du tableau les équipes qui étaient il y a peu au niveau supérieur (Fontenay-Châteaubriant) et les équipes habituées de ce championnat et tout cela en 6 points pour les six premiers alors qu’il reste 24 points à distribuer. La fin du championnat s’annonce captivante.
Quand j’ai rejoint le SNAF il y a deux ans, je savais où je venais, je savais le potentiel footballistique qu’il y avait, j’ai rejoint un club où les gens n’ont pas peur de relever les manches comme la ville ouvrière de Saint Nazaire. Tout entraîneur aimerait être à cette place, je fais ce métier pour vivre avec mes joueurs ces moment-là et ce que nous vivons est passionnant.
– Comment abordez-vous la rencontre contre Fontenay le Comte VF ? Vous vous étiez inclinés au match aller à domicile : cela joue-t-il psychologiquement avant la rencontre de ce week-end ?
Nous abordons cette rencontre comme un gibier chassé, il faudra être rusé mais être nous-mêmes pour éviter de tomber dans les mailles du filet de Fontenay. Perdu à domicile dans notre période la plus noire de la saison, trois défaites en championnat, une élimination en Coupe de France et des blessés, mais comme bon nombre d’autres clubs, cela nous a fait voir l’exigence du niveau de ce championnat. Nous avons à cœur de bien faire et de vivre le moment au présent ce très bon moment de football.