Souvenirs de Coupe Atlantique avec Julie Château (ESOF La Roche en 2006)

Publié le 09/05/2017

 Dimanche aura lieu la 47e et dernière finale de Coupe Atlantique Féminine avant le début de l’aventure en Coupe des Pays de la Loire. Comme de nombreuses anciennes vainqueurs invitées dès 12h30, Julie Château sera présente, après avoir remporté l’épreuve en 2006 avec l’ESOF La Roche sur Yon, participé au succès de 2004, atteint la finale de 2015 avec le FC Nantes et enfin remporté le Challenge Féminin avec Saint-Herblain en 2009. Retrouvez l’intégralité de son interview lors de sa visite récente à la Ligue…

Julie, quels sont vos souvenirs de finales de Coupe Atlantique Féminine ?
Julie Château : « Je suis sûr de l’avoir gagnée en 2006 avec l’ESO La Roche, et peut-être aussi en 2004.  J’ai fait quelques tours mais je ne sais plus si le jour de la finale j’étais présente. Il y a eu aussi une saison avec le FC Nantes où nous avons été en finale mais on a perdu contre La Roche et j’étais dans les tribunes pour cause de blessure. J’ai aussi gagné une finale (du Challenge Féminin) avec Saint-Herblain OC, en 2009. Emotionnellement c’était super riche et puis moi je me souviens toujours des petites anecdotes où avec mes copines, on se motivait en se disant que l’on devait absolument gagner si l’on voulait garder les maillots, les shorts, les chaussettes. On était super fières de les porter.  Et puis, les finales, c’est la gagne : l’émotion on ne la recherche que dans la victoire. Cette coupe représente pour moi de très bons souvenirs. Â» 

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours avant l’ESOF La Roche en quelques mots ?
Julie Château : « J’ai commencé le foot en 1991, à Saint-Felix où à l’époque je jouais avec des garçons, puis dans le Nord et en région parisienne, toujours avec une dérogation pour jouer en mixité. Puis, je suis revenue dans ma région d’origine, car je suis Nantaise à la base. J’ai rejoint l’ESO La Roche sur Yon qui jouait à l’équipe en division 1 où j’ai fait 3 belles années. En Vendée, j’ai vraiment découvert le vrai football féminin qui se démocratisait à l’époque. Avec mes contraintes professionnelles, faire les allers-retours devenait lourd, j’ai donc joué ensuite au club de Saint Herblain qui était en deuxième division. Aujourd’hui, cela fait deux ans que j’ai arrêté le football. Parallèlement à ça, je suis toujours restée dans le monde du foot en coachant des jeunes. Â»

A quoi rassemblait le football féminin à l’époque ?
Julie Château : « Quand j’ai commencé, les niveaux étaient tellement hétéroclites, il variait au sein d’une équipe tout comme les écarts d’âges entre les joueuses. Mais l’esprit était plus loisir alors que moi j’avais joué avec des garçons, l’état d’esprit n’était pas le même. A Saint-Maur, c’est devenu le foot féminin de compétition. A cette époque, nombre de joueuses de l’équipe de France jouaient dans la région, je les rencontrais en tant qu’adversaires. Il y avait la gardienne, Sandrine ROUX. J’ai connu Mariette PICHON, Corinne DIACRE, Gaëtane THINEY, Laura GEORGES. Mon premier but en D1, je l’ai marqué contre la gardienne de l’équipe de France, Sarah BOUHADDI, j’avais 20 ans et elle était gardienne à l’INF. Je me rends compte que finalement j’ai joué contre des super joueuses qui sont encore en Equipe de France maintenant. J’ai un parcours de foot un peu atypique car je ne suis pas passée par l’école de foot d’un club professionnel, j’ai fait mon parcours toute seul avec les garçons. Â»

Comme avez-vous vécu le fait de commencer avec des garçons ?
Julie Château : « A l’époque, on n’avait pas le choix, le football féminin n’existait pas du tout. A 16 ans, je jouais encore avec des garçons. Le samedi, c’était galère pour jouer, nous devions demander l’autorisation aux joueurs adverses, et quand ils disaient oui mais se rendaient comptes que la fille jouait pas mal, il ne voulait plus que je rentre en deuxième mi-temps. Il n’y avait pas de club féminin, c’était compliqué. Je devais obtenir une dérogation de la Ligue pour pouvoir jouer avec les garçons, mais malgré celle-ci les clubs n’acceptaient pas tout le temps qu’une fille joue. Â» 

Réalisez-vous davantage l’ampleur de votre palmarès depuis arrêt de votre carrière ? 
Julie Château : « C’est vrai que je n’ai jamais vraiment réalisé mais surtout je n’aurais pas pensé faire de si belles choses dans le football féminin. J’avais un métier, le football n’était pas mon objectif principal, je voulais en priorité fonder une famille et avoir des enfants. On n’y pense pas et je n’aurais jamais imaginé jouer en division 1. Ce n’est pas toutes les joueuses qui atteignent ce niveau-là.
Ce sont plus mes amis qui me disaient « mais tu te rends compte à quel niveau tu as joué ? Ce que tu as gagné ? Â». Je répondais (un peu gênée) « oui je me suis donnée les moyens mais sans y croire vraiment Â». Je suis compétitrice donc peut-être que ça a joué. Aujourd’hui, c’est mon fils qui me fait prendre conscience du parcours que j’ai eu. Je lui dis bien que chez les filles c’est pas comme chez les garçons : pour atteindre le graal, le chemin est plus compliqué. C’est plus en étant devenue maman que je me suis rendue compte des choses, que finalement mon fils est fier de moi à 5 ans. C’est touchant, pour moi c’est une réussite, j’ai réussi ce que je voulais accomplir dans la vie. Â»

Et aujourd’hui qu’est-ce que vous souhaitez faire ?
Julie Château : « J’aimerais bien reprendre une licence dans un club et qui sait peut-être gagner une Coupe des Pays de la Loire. Je souhaiterais finir la boucle que j’ai commencée à mes 16 ans. Â»

Extrait de son interview au siège de la Ligue à Saint-Sébastien
 

 

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