Ce dimanche après-midi (15h00), les jeunes U19 du FC Nantes vont avoir le privilège d’évoluer sur la pelouse du Stade de la Beaujoire dans le cadre des 1/4 de finale de la Coupe Gambardella Crédit-Agricole. Face à l’OM la troupe de Charles Devineau tentera de valider son billet pour le dernier carré de la compétition. Une très belle affluence est prévue avec les faveurs des caméras de la FFF qui assurera une retransmission en direct. Lionel Chabaud, coach des U19 de l’USSA Vertou, a accepté de jouer le rôle de consultant. L’occasion de faire plus ample connaissance avec l’intéressé : son parcours de joueur et d’éducateur, la saison de son équipe au sein du championnat U19 National mais également le regard qu’il porte sur l’équipe nantaise…
Lionel, où as tu débuté ta carrière de joueur et d’entraîneur ?
Ma carrière a débuté en Auvergne où je n’ai connu qu’un seul club de mes 6 ans à mes 22 ans : Cébazat Sport Puy de Dôme, un petit club de la banlieue clermontoise qui évoluait en niveau Ligue en Jeunes et en Seniors. J’ai commencé à m’occuper des Débutants à l’âge de 15 ans et de fil en aiguilles j’ai géré les Poussins, les Benjamins jusqu’au moins de 13 ans. En 2002 et pour des raisons professionnelles j’ai accompagné ma femme ici dans la région nantaise. Six mois après notre installation, j’ai alors contacté le District 44 et Christophe Coursimault m’a dirigé vers le club Sainte Anne de Vertou que j’ai rejoint en cours d’année 2002-2003 pour prendre les moins de 13 ans avec Ablan Atonnatty qui a ensuite eu les moins de 15 ans. J’ai donc géré seul les moins de 13 ans durant cinq saisons en passant du niveau départemental aux 14 ans Fédéraux puis j’ai récupéré les U16 InterLigues pendant deux saisons. Ensuite les U17 DH m’ont été confiés pendant quatre ans avec en apothéose la montée en U17 Nation il y a deux ans. Puis à la suite de départs d’éducateurs au sein du club j’ai récupéré les U19 avec donc notre montée en Championnat National en fin de saison dernière. Concernant mes diplômes ? J’ai obtenu le B.M.F. et je suis en train de faire ma V.A.E. pour obtenir mon B.E.F.
Un mot sur le parcours de ton équipe au sein de ce championnat U19 Nation ?
Sur le championnat, notre parcours est très intéressant avec une belle génération 98 au sein de la Sainte-Anne. Pour ce groupe il s’agit donc d’un bon dernier palier avant de basculer dans le monde des Seniors. En évoluant à ce niveau ils découvrent ce qu’il se fait de mieux pour la catégorie U19 pour évoluer en DSR voire en CFA2. Depuis le début de la saison ils ont beaucoup progressé et beaucoup appris. Ce championnat est très exigeant, il faut être rigoureux car nos moyens sont moindres par rapport à d’autres clubs. Comme l’US Changé, nous n’avons que trois séances par semaine avec un staff moindre par rapport à d’autres clubs. A trois journées de la fin nous ne sommes pas relégables et on aurait signé pour cela car nous pouvons toujours assurer notre maintien. Nous allons défier nos adversaires directs et il faudra donc gagner ces matches-là. Contre Bordeaux, un gros morceau, il va s’agir d’un match de prestige en lever de rideau de la CFA2.
Une éventuelle descente serait elle vécue comme une catastrophe ?
Il est tellement difficile d’accéder en Nation qu’une fois que tu y es il est mieux d’y rester. Il ne faut pas oublier qu’à ce niveau il est difficile de rivaliser face à toutes les équipes. Il y a beaucoup de Centre de Formation de clubs professionnels. Les jeunes joueurs apprennent beaucoup plus vite en jouant à ce niveau c’est certain.
Tu parlais de l’apprentissage, de l’exigence pour faire bonne figure à cet échelon. Ton groupe a toujours su y faire face ?
Notre année a été divisée en trois temps. Dans la dynamique de notre montée, nous ouvrons la saison par un succès au Mans (1-2) avant de prendre deux grosses valises contre Brest (0-3) puis Rennes (4-0). Les garçons ont vu qu’ils fallaient faire plus pour exister et s’en sortir. On a ensuite enchainé avec une belle série de six matches sans défaite en se classant à la 5e place. La nature de l’humain et sans doute de l’ado fait qu’il y a eu un relâchement avec un investissement un peu moindre durant les séances. On ne perdait pas de beaucoup mais les efforts étaient moins évidents, et si tu ajoutes à cela les blessures ou les suspensions… On a pris une grosse claque à Niort (6-1) et une discussion entre hommes a été nécessaire pour se dire qu’il fallait réagir. On ne pouvait pas laisser les choses se dérouler ainsi. Il y a eu une vraie prise de conscience avec un investissement plus intéressant et depuis nous avons réalisé une série de cinq victoires pour un nul. De beaux succès à Laval ou encore contre Guingamp et le groupe a compris la nécessité de mettre les ingrédients à l’entraînement notamment.
Tu as accepté de répondre favorablement à notre demande pour commenter le match de Gambardella entre le FC Nantes et l’OM diffusé en direct sur la web tv de la FFF. Une grande première ?
Commenter un match, on le fait tous depuis notre canapé ! (rires). Tout d’abord, je remercie la Ligue d’avoir pensé à moi c’est très sympa. Cela va être une expérience nouvelle d’autant que je vais vivre cela à la Beaujoire ! (la rencontre était initialement prévue au Stade Marcel Saupin). Je vais voir ce match différemment sans être spectateur ni entraîneur, un peu entre les deux rôles finalement. J’ai hâte d’y être avec encore une fois un superbe cadre ! Il risque d’y avoir pas mal de monde. D’ailleurs pour les jeunes du FC Nantes cela va quand même être quelque chose de pouvoir jouer l’OM sur cette pelouse. Un beau souvenir pour eux surtout si la qualification est au rendez-vous.
Ton avis sur cette équipe nantaise que tu as rencontré deux fois cette saison
Je n’ai pas vraiment d’informations sur cette équipe de Marseille mais Nantes fait preuve d’irrégularité cette saison en championnat. Mais elle a souvent su rebondir notamment en éliminant Laval chez eux. Il y a de l’inconstance, de la fébrilité. En cette fin de saison, il y aussi le besoin de sauver la CFA2 du club donc l’effectif de Charles Devineau va sans doute être impacté pour ce ¼ de finale. Cela dit, cela à l’air jouable pour les Canaris. Je dirais que c’est du 50/50.