La Commission Fédérale des Arbitres a publié dernièrement l’ensemble des classements des arbitres fédéraux pour cette saison 2019-2020 (notre article). L’occasion de mettre en lumière trois de nos arbitres promus à l’échelon supérieur la saison prochaine. Avant Thomas Minier et Guillaume Paradis dans les jours à venir, premier coup de projecteur sur Baptiste Soulard qui officiera dans quelques mois sur les parquets du championnats de D1 Futsal à l’image de Maël Messaoudi qui a emprunté le même chemin il y a un an.
Alors que devait se tenir ce samedi 30 mai la finale de la Coupe National FFF à Nantes, entretien avec le jeune vendéen passionné par l’arbitrage depuis le début des années 2000.
Peux-tu te présenter ?
« J’ai 29 ans et je suis depuis un an dirigeant d’une agence de travail temporaire à Montaigu. Notre agence aquila RH est spécialisée sur les métiers techniques et pénuriques et nous recrutons des candidats en permanence ».
Depuis quand occupes tu cette fonction d’arbitre et comment l’as-tu découverte ?
« J’ai commencé l’arbitrage en tant que bénévole en 2004 puis j’ai passé mon examen officiel en 2006. J’ai commencé à jouer au foot, mais je n’étais pas le meilleur de l’équipe on va dire. J’ai essayé l’arbitrage et cela m’a tout de suite plu. J’ai commencé par arbitrer en foot à onze puis j’ai découvert l’arbitrage Futsal par l’UGSEL avec Anthony Brémont. Je suis ensuite devenu arbitre Futsal Ligue puis arbitre fédéral il y a cinq saisons ».
Quel bilan fais-tu de ta saison sportive qui s’est arrêtée, il est vraie, prématurément
« Bien que la situation actuelle ne nous ait pas permis de terminer la saison de façon habituelle, je ne peut que faire un bilan positif de cette saison avec cette promotion. D’autant plus que je ne pensais pas être promu cette saison. C’était donc une bonne surprise ».
Tu es promu Arbitre Fédéral Futsal 1 après avoir terminé 1er au classement des arbitres Futsal 2. Comment as-tu appris cette information et quel sentiment cela te procure ? Est-ce que cela a toujours été un objectif dans le coin de ta tête et est-ce une fin en soi ?
« J’ai appris cette information jeudi dernier par un coup de téléphone d’un représentant de la commission fédérale des arbitres. Le jour de la publication des classements, seuls les promus et les relégués connaissent leur classements avant la parution sur le site de la FFF avec ce fameux coup de téléphone. Même si je ne pensais pas monter, on a toujours un petit espoir intérieur de recevoir ce fameux appel. Quand j’ai vu un numéro inconnu appeler, je me suis dit que ça pouvait finalement être une bonne nouvelle. J’étais vraiment content d’avoir obtenu ce pass pour le niveau Futsal 1. Monter en D1 Futsal a toujours été un objectif mais ce n’est en aucun cas une fin en soi. Si on n’a plus d’objectif, le challenge est beaucoup moins motivant, on peut se relâcher et perdre tous les bénéfice des efforts fournis ».
Comment expliques tu ton évolution au fur et à mesure des saisons ? Quelles sont les qualités indispensables pour être un arbitre futsal de bon voir très bon niveau ?
« Au fur à mesure des saisons, il faut se forger et affirmer sa personnalité. La première saison on ne connait ni les salles, ni les joueurs, ni le niveau et les exigences. Il y a donc tout à faire. Puis avec les saison on apprend. Il faut apprendre à résister à la pression, à agir parfois sans états d’âme, à être plus compréhensif à d’autres reprises. On se fait sa propre personnalité. Comme le disait Christophe CAPELLI, notre ancien CTRA, il n’y a qu’une chose qui fonctionne : Le travail, le travail, le travail. Et c’est certain. Pour être un bon arbitre de futsal, il faut avoir de l’humilité, être prêt athlétiquement, avoir une bonne lecture du jeu, de la personnalité et surtout se remettre en cause après chaque match car ce sont les détails qui font la différence entre un bon et un excellent arbitre ».
A ton avis quelles sont les grandes différences entre la D1 et la D2 Futsal ?
« Entre la D1 et la D2 c’est un monde différent avec une structuration des clubs qui n’est pas la même et des enjeux plus importants. En D1 l’ensemble des matchs sont filmés donc toutes nos décisions sont scrutés. L’arrivée prévue dans le championnat de France de joueurs comme Ricardinho risque d’apporter une médiatisation plus importante et donc des enjeux plus importants ».
La D1 c’est également un championnat au sein duquel évolue depuis cette saison 2019-2020 Maël Messaoudi (photo ci-dessous à droite) avec qui tu as un grand lien d’amitié. As-tu pu échanger avec lui sur sa saison et as-tu commencé à lui demander quelques conseils ?
« C’est vrai que Maël est un peu mon fidèle compagnon de route depuis nos débuts en Ligue Atlantique à l’époque. On s’est toujours suivi et nous sommes régulièrement en contact. Depuis sept ou huit ans on a toujours arbitré ensemble à plusieurs reprises dans la saison. On a échangé durant la saison sur les différences importantes et ce sur quoi il fallait être vigilant ».
« On dit toujours qu’un bon arbitre est un arbitre que l’on ne voit pas, mais je pense que cette relation que nous avons avec les joueurs de la régions nous permet aussi de mieux gérer nos matchs »
La Ligue des Pays de la Loire compte de plus en plus de licenciés futsal. Selon toi, comment le monde de l’arbitrage régionale a-t-il accompagné cette évolution ?
« Je pense que tout le monde s’entraide. Quand on a commencé l’arbitrage futsal en Ligue il n’y avait pas beaucoup d’équipe. Que ce soit avec les clubs ou les joueurs on se connait un petit peu depuis le temps dans la ligue. Et je pense que nous sommes tous des ambassadeurs, chacun à notre niveau pour ce sport en plein développement. On dit toujours qu’un bon arbitre est un arbitre que l’on ne voit pas, mais je pense que cette relation que nous avons avec les joueurs de la régions nous permet aussi de mieux gérer nos matchs. Quand tout se passe bien, on véhicule une image positive du futsal qui a pu être décriée auparavant et c’est ça l’essentiel ».
Durant les beaux jours tu es également arbitre de beach soccer : un arbitrage différent dans lequel tu sembles prendre également beaucoup de plaisir
« Le beach soccer clôture la saison et tout le monde est généralement plus détendu. Le beach permet de prolonger la saison qui peut se terminer un peut tôt en futsal, en particulier en D2. On voit des gestes techniques plus spectaculaires qu’à l’habitude avec la spécificité liée au sable. La finale FFF de beach de l’an dernier a aussi été un bel évènement ».
Le mot de la fin est pour toi…
«Prenez soin de vous et bonnes vacances ! »